Les hôpitaux et les directeurs.trices souffrent !

Edito

L’hôpital est en souffrance

Cela atteint tous les professionnel·le·s, de tous corps de métier, de toutes catégories.

En effet, nos hôpitaux sont dévalorisés depuis des années. Nos établissements médico-sociaux sont oubliés. Il a fallu une crise sanitaire et des scandales dans les EHPAD pour rappeler aux citoyen·ne·s et aux politiques notre rôle stratégique et vital pour la société.

Tout d’abord, les bas salaires pour des métiers souvent hautement qualifiés expliquent désormais leur insuffisante attractivité pour la jeunesse. Dans certains territoires urbains, les professionnel·le·s de santé sont devenu·e·s des travailleurs·ses pauvres.

Ensuite, les conditions de travail se sont détériorées dans le temps et sont devenues plus pénibles, par exemple avec des appels à remplacer le soir-même d’un jour de fête, des heures supplémentaires non payées, un accès à la formation limité. La démotivation affecte nos équipes, pour preuve les professionnel·e·s quittent davantage nos établissements tandis que les nouveaux recrutés sont moindres.

Aujourd’hui, travailler dans un établissement de santé n’apporte aucun avantage salarial particulier. Quant à la Fonction Publique Hospitalière, elle n’est pas suffisamment attractive dans un marché du travail dans lequel la pénurie de soignant·e·s est alarmante alors qu’elle était prévisible.

De plus, nos hôpitaux et établissements médico-sociaux sont sous-équipés. Les investissements ont manqué. L’immobilier est souvent détérioré, le mobilier vétuste. Les établissements sont éloignés des potentiels techniques et technologiques qu’ils ne peuvent pas acquérir. Par exemple, le système d’information est lourd, lent et souvent archaïque dans de nombreux établissements lesquels l’ont développé de manière anarchique et avec les moyens du bord.

Par ailleurs, la pénurie de médecins complexifie le travail des équipes, les médecins restants sont submergés de travail et des soignant·e·s sont sans interlocuteurs médicaux dans de nombreuses situations.

A noter que les médecins doivent en plus jouer un rôle bureaucratique considérable au niveau de la multitude d’instances et de réunions et de groupes de travail auxquels ils sont appelés à siéger. Le recours à des agences d’Intérim, fragilise le travail des équipes et l’accès au soin du patient, notamment en termes de communication ou de suivi.

Pour des raisons financières, notamment dans le privé, les glissements des tâches, illégaux, ont lieu pour éviter de recruter du personnel.

Il en résulte une forme de maltraitance des patient·e·s et des résident·e·s : fauteuils roulants avec des roues cassées, mobilier abîmé, peu de soignant·e·s pour de nombreux patients ou résidents qui se sentent abandonnés ou pas écoutés, déshumanisation de la prise en charge, chambres sales et vétustes; patients enfermés à clé dans les services de psychiatrie, alors qu’ils doivent rester libres, afin de faciliter la surveillance.

Par conséquent, tous ces faits et évolutions des établissements de santé expliquent en partie la souffrance grandissante des professionnel·le·s de la Fonction Publique Hospitalière. Malgré quelques gestes récents, ce malaise grandit et nos structures de soins plongent dans un abîme de dysfonctionnements et de désespoir.

 

SOMMAIRE :

P.1-2 : L’hôpital est en souffrance
P. 2-4 : Les directeurs·trices souffrent aussi
P. 4-5 : Ramenons l’espoir dans nos hôpitaux et nos établissements médico-sociaux !
P. 5 : A vos agendas

 

Téléchargez la lettre d’actualité de l’UFMICT-CGT : Lettre directeurs n° 3 – mai – juin 2022

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Publié le :
1 juillet 2022
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